Être accueillant extra-scolaire
Ces héros de l’ombre, vive les accueillants extrascolaires ! (vidéo 2 min) … www.pleindespoir.be/histoires/les-accueillantes-extrascolaires/
C’est un métier…
… indispensable !
Le métier d’accueillant est indispensable à la société pour permettre aux parents de répondre aux exigences de leurs employeurs : actuellement on demande beaucoup de flexibilité et certains parents ont des temps de trajet assez longs pour aller travailler. Pour de nombreux travailleurs, la conciliation vie privée/vie professionnelle n’est rendue possible que grâce à l’existence de services d’accueil extrascolaire.
Les accueillants sont tellement indispensables qu’ils n’ont parfois pas la possibilité de prendre leurs congés ou de participer à des formations, car il n’y a pas assez d’accueillants pour les remplacer. Ils sont pourtant bien conscients de l’importance de suivre des formations continuées.
Les écoles ont besoin des accueillants extrascolaires; une école sans service de garderie n’aurait pas beaucoup d’élèves inscrits !
On reconnaît donc que cette fonction est indispensable mais dans le même temps, on remarque qu’il n’y a pas assez de personnes engagées pour remplir ce rôle indispensable !
… responsable !
L’accueillant a des responsabilités multiples : il est responsable de la sécurité de l’enfant, de son bien-être durant le moment passé dans le service d’accueil, d’une partie de l’éducation des enfants qui lui sont confiés, du climat de respect entre toutes les personnes présentes (enfants et adultes), et plus encore…
Certains enfants passent de longs moments dans le service d’accueil, pendant toute leur scolarité (parfois donc pendant 9 ans). Les accueillants passent donc beaucoup de temps avec eux. Ils sont en première ligne pour sentir ou observer les problèmes intrafamiliaux qui se posent (maltraitance, alcoolisme, séparation conflictuelle…) et dont les enfants sont les victimes.
… de lien
L’accueillant est un trait d’union entre l’enfant et les enseignants, entre les parents et les enseignants.
Le lien est très important avec les enfants et se crée souvent sur du long terme. Certains accueillants travaillent depuis plus de 10 ans dans la même école ! D’autres sont à leur poste depuis 25 ans et connaissent parfois les enfants des enfants qu’elles ont gardés.
L’accueillant est un maillon important de la chaîne de la communication au sein d’une école.
Le métier d’accueillant, c’est aussi aider les enfants à tisser des liens entre eux.
… connu … mais REconnu ?
La reconnaissance la plus importante aux yeux des accueillants est celle des enfants dont ils s’occupent : recevoir des confidences, des marques d’affection, des dessins, etc.
Les parents sont aussi reconnaissants par rapport aux accueillants, ils apprécient d’échanger quelques mots, leurs impressions par rapport à leur enfant.
Les accueillants devraient être reconnus comme des acteurs à part entière du système éducatif scolaire. Voici une belle formule : «Une école = une équipe» !
L’ONE reconnaît le métier d’accueillant au travers de la formation, mais il n’existe pas un statut d’accueillant, c’est une incohérence profonde. Les accueillants ont très souvent des statuts précaires : CDD, contrat d’ouvrier, ALE, emploi via de petites ASBL…
Il n’existe pas de profil de fonction de l’accueillant extrascolaire. Ce qui fait que le rôle de l’accueillant n’est pas très clair pour les parents, pour les enseignants, pour les P.O.… Chacun l’interprète comme il l’entend.
Le métier d’accueillant est aussi méconnu de la société en général.
Le cadre légal existe par le décret ATL (Accueil Temps libre) et par le code de qualité mais il manque les moyens pour le mettre en œuvre.
La reconnaissance d’un temps de travail en dehors des heures de «prestation garderie» fait petit à petit sa place mais du travail reste encore à faire ! Souvent, le temps de préparation des activités, les formations, les réunions d’équipe ne sont pas comptabilisés comme temps de travail, ce sont des heures prestées bénévolement !
Les accueillants doivent accepter des conditions de travail difficiles : petit salaire (souvent moindre que s’ils étaient sans emploi !), travail réparti en 3 temps sur la journée (tôt le matin, le midi et souvent assez tard dans l’après-midi), avec les trajets multiples qui en découlent et qui ne sont pas toujours remboursés.
En conclusion
L’accueillant(e) extrascolaire est avant tout un trait d’union entre différents univers : l’école, la famille et les enfants entre eux.
C’est un métier indispensable à la société actuelle et surtout au monde du travail.
La reconnaissance de ce métier passe par un statut identique pour tous les accueillants avec un vrai contrat de travail, des conditions de travail décentes (horaires et locaux) et des moyens d’exercer correctement la fonction (surtout au point de vue du nombre d’enfants par accueillant(e) et du matériel mis à disposition).
Les accueillants ont une responsabilité par rapport à l’éducation des enfants, ils doivent être reconnu comme des professionnels de l’enfance à part entière.
(Compte-rendu de la réunion du 21 octobre 2011 avec l’ONE et la Province du Brabant wallon -Marion MULS, coordinatrice ATL d’Hélécine).